5 mots : pirate, île, potion, énigme, fantôme
TW : mort, fantôme, suicide
(oui je sais le perso a mon nom mais je pouvais décemment pas écrire une histoire avec un jeune pirate sans faire une ref à l'île au trésor ou à la planète au trésor)
Jim se tenait assis là, enfoncé dans le sable fin et blanc de la langue de plage qui s’étendait sur la partie ouest de l’île. Sa tête entre ses mains, emmêlées à sa chevelure dense et bouclée alors qu’il ressassait encore et encore les évènements de la nuit dernière. Il s’était tenu là assez longtemps pour qu’une nouvelle lune soit sur le point de se lever et il savait que sa chance ne durerait pas une nuit de plus. Il serait mort demain matin comme le reste de l’équipage.
Il avait arpenté l’île quelques heures à peine après l’aube, après s’être remis des évènements sinistres qui avaient eu lieu quand l’obscurité s’était levée sur ce trou maudit coincé au milieu de la mer. Il avait appelé et cherché d’un bout à l’autre, de la falaise, à la grotte souterraine qui scindait l’île en deux, il n’avait trouvé aucun autre survivants. Seulement des corps massacrés qu’il n’avait pas eu l’énergie de rassembler pour mettre en terre. Il le devait à ses frères, mais voir les expressions figées de terreur sur le visage des hommes d’équipages avec qui il avait croisé les mers depuis plus de 10 ans – quand il avait rejoins la bande des pirates alors qu’il n’avait tout juste que 15 ans, un jeune mousse que le capitaine Morgen avait voulu jeter par dessus bord dès qu’il l’avait trouvé caché dans le tonneau à pomme – ajouté aux souvenirs de la nuit, il n’avait pas été capable de le faire.
Il avait vu ses compagnons être chassés par des figures blafardes hautes de plus de 2 mètres, encapuchonnées de gris et de noir et dont les pieds ne touchaient pas le sol. Il s’était lui-même battu, mais aucune de leur balles ni leur lames ne leur faisaient quoique ce soit, elles tranchaient juste au travers comme s’ils n’étaient fait de rien, un des matelots avait hurlé qu’ils étaient attaqués par des fantômes avant de mourir. C’était en fait probablement le cas, ça ne serait pas la première histoire qu’il aurait entendu d’île hantée, de trésors cachés derrière des salles remplies de pièges et d’énigmes meurtrières, il avait même eu son propre lot de choses étranges, de malédictions, à bord du vaisseau du capitaine Morgen. Une fois ils avaient vu au milieu d’une nuit claire un épais brouillard se lever et le capitaine avait ordonné de fuir immédiatement hors de la brume, ils avaient échappé de peu aux voiles sombres du hollandais volant, le vaisseau des morts. On disait que si l’ont apercevait ses voiles noires dans le brouillard, l’on n’avait pas la moindre chance d’y survivre.
Alors que le soleil commençait à descendre sur l’horizon, et c’était pour quoi il s’était assis ici à l’ouest, il pensa qu’il aurait pu rester la nuit sur le bateau. Il y aurait sûrement était plus en sécurité que à terre. Mais pourquoi faire ? Voir un autre jour ? Rester coincé ici dans l’espoir qu’un autre navire finisse par en aborder les côtes ? Il ne pouvait pas manœuvrer seul à travers les mers le galion. Il aurait pu prendre une barque et des vivres et voguer au large. Il était même retourné au navire plus tôt dans la journée, dans l’espoir d’y trouver quelqu’un qui ne serait pas descendu quand l’alerte avait été donnée. Dans l’espoir aussi de trouver quoique ce soit pour l’aider contre cette armée de spectres. Il avait fini par trouver la solution dans la cabine du capitaine, il y avait sur une étagère nombre de petites fioles, de toutes tailles et remplies de différents liquides à l’aspect plus qu’étrange. Il avait pris l’une des potions dont l’étiquette montrait un tas d’ossements soutenant un crâne.
Assis sur le rivage à présent que le soleil se perdait sur la ligne ondulée de l’océan, colorant de feu l’horizon, il attendait avec appréhension les ténèbres et le cercle argenté de la lune sous laquelle hier il avait vu chacun de ses frères mourir. Tous, sans exception, sauf lui-même. L’équipage des pirates avaient été pendant 10 ans sa seule famille, sa première famille, il n’en voulait pas d’autre, il n’en aurait pas d’autre. Voilà pourquoi il n’avait pas filé sur une barque au milieu de l’océan. Il se fichait de voir encore une aube, s’il devait être à jamais seul.
« Tu aurais mieux fait de retourner au bateau mon garçon. » Le capitaine avait toujours été un homme un peu rude, parfois en colère, mais la voix glaçante venue d’outre tombe n’avait rien à voir avec l’homme qu’il avait connu de son vivant. Il serra la fiole dans sa main et en dévissa le bouchon, imaginant le spectre de Morgen flottant vers lui, et avala le contenu de la bouteille. Il ne sut exactement ce qui fit effet en premier, si Morgen le tua d’abord, ou si ce fut le poison. Mais lorsqu’il rouvrit les yeux il faisait nuit noir et tous ses frères étaient à nouveau auprès de lui. Aucun sang ne coulait dans leur veines, l’air chaud ne venait pas brûler leur poumon et leur gorges assoiffées par un long voyage. Chaque soir ils se rassemblaient sur la plage ou dans le fond de la grotte et festoyaient, faisant la fête et contant nombre d’anciennes aventures. Et lorsque la mer noir qui entourait l’île venait cracher des bateaux, leur lames aiguisées et leur balles qui perçaient la peau, tranchaient la chaire de ceux qui posaient pied à terre.
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