[Chroniques de Magnolia] Les choses invisibles
Note de l’archiviste : À coté du carnet, entre les lattes du sommier et le matelas jauni par le tabac, Rosie gardait caché un petit beretta noir, M1935, assez vieux pour avoir déjà servi. Il y avait aussi avec, une petite boîte à allumettes en carton, portant l’inscription “Seita”, et contenant 3 balles de 7,65 mm. Rosie ne fumait jamais à la fenêtre, les stores étaient toujours fermés. Ce qui devait être la cause d’une légère mais significative carence en vitamine D, due au manque d’exposition à la lumière du soleil. Rosie n’allait jamais à la fenêtre. Elle ouvrait le battant et s’asseyait ou se tenait debout serrée contre le mur, ses yeux fouillant dans les minces lignes de lumières qui filtraient à travers les stores. Elle allumait une Amsterdamer et restait longtemps à surveiller les silhouettes floues, qui allaient et venaient, s’arrêtaient parfois, quelques secondes, quelques minutes, ou un peu plus longtemps, devant l’hôtel. Donnant l’impression depuis l’intérieur que quelqu’un